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J'suis pas Super Mam'...
15 août 2011

Blue Gene, de Joey Goebel : 50 états, 50 billets, Le Kentucky

 La quatrième de couv'Quelque part au fin fond des Etats-Unis, Blue Gene, 27 ans, tatouages, coupe mulet, tongs noires et chaussettes blanches, gagne sa croûte en vendant ses jouets au marché aux puces. Un brin rebelle, joyeusement immature, cet excentrique n'est autre que le mouton noir de la dynastie Mapother. Lorsque ces magnats du tabac décident de réaliser un rêve et de briguer le Congrès, leur loser de fils est appelé à la rescousse : avec dans leur camp ce fervent patriote, fana de catch et de bière, ces conservateurs bon teint empocheront les voix du peuple, à coup sûr. Cruelle sans être violente, cette comédie politique est l'expression de la contre-culture enjouée. Une hilarante satire au vitriol de l'Amérique d'aujourd'hui. (présentation éditeur)

L'auteur en deux motsNé en 1980 dans le Kentucky, Joey Goebel a été chanteur au sein de groupes punk et critique musical avant de se consacrer à la littérature. Il est l'une des figures montantes de la scène américaine. Blue Grue est son troisième roman. (présentation de l'éditeur)

L'histoire : Dès les premières pages, je me suis sentie prise au piège, de façon très agréable, de cette histoire. Plongée au coeur de l'amérique profonde en quelques lignes, en plein dans la rencontre des classes, et voilà l'intrigue lancée à cent à l'heure. Enfin à cent à l'heure, pas vraiment. L'auteur nous emmène vite dans l'histoire, mais celle-ci se déroule, assez lentement, sans être lourde. Elle suit son bonhomme de chemin, se construit au fur et à mesure, pour arriver à un dénouement plutôt étonnant. Chaque personnage se dessine petit à petit, par touche, par flashback, pour compléter un puzzle aussi étrange que sur-réaliste. Et finalement, on ne sait plus si on s'attendait à cela ou non... Un déroulement lent, au rythme des pas de Blue Gene, beaucoup de dialogues, mais à mon sens, pas de vrai longueurs plombantes et lançantes.

Les personnages : Blue Gene, bien sur. Avec sa coupe, sa moustache, ses tatouages, on l'imagine bien plus en Earl (My name is Earl) qu'en Josh Lyman (The West Wing) (pour faire une comparaison télévisuelle). Et pourtant, c'est lui que sa riche famille vient chercher pour terminer la campagne électorale. Et justement parce qu'il est plus près de Earl - enfin du "peuple", des électeurs qui vont au catch et boivent des bières que de ceux qui jouent au golf et particpent à des cocktails... Blue Gene a "choisit" depuis longtemps de ne plus voir cette famille. Sa mère ne vient le chercher que parce qu'ils ont besoin de lui. Et c'est sa tendresse pour son neveu, dont il vient tout juste de faire connaissance, qui va finalement faire pencher la balance... Un personnage qui restera égal à sa façon durant tout le roman, qui traversera les épreuves en pensant toujours à ce qu'il souhaite, pour les autres d'abord, pour lui ensuite. Paradoxalement, le personnage le plus équilibré du roman à mon sens ...

Viennent ensuite les différents membres de la famille. Sa mère, tout d'abord, connexion indispensable entre Blue Gene et les membres masculins du clan. Pleine de bonne volonté, croyante, pratiquante, charitable à outrance... Son père, ensuite. Manipulateur, il se sert de son autre fils, Henry, comme d'un pantin pour arriver au sommet qu'il n'a pu atteindre seul. Henry ensuite, que l'on sent extrèmement fragile, absolument pas sur de lui, et dont on découvrira par la suite qu'il a de bonnes raisons... Son neveu, petit bonhomme qui ne demande qu'à découvrir un oncle rigolo qu'on lui avait caché jusque là. Sa belle-soeur, très effacée dans l'histoire....

Et il y a tous les autres. Personnages hauts en couleurs, avec leurs personnalités, leurs particularités, leurs traits d'humour. Un ensemble de personnages plutôt sympa à découvrir !

Le style : J'ai tout de suite aimé le style de Joey Goebel. Très efficace, direct. Il y a beaucoup de traits d'humour dans ces écrits, mais tous sont amenés en finesse et subtilité. De nombreuses références culturelles, aussi bien télévisuelles que musicales, jalonnent le roman, ce qui le rend encore plus ancré dans notre époque et passionnant. De nombreux dialogues, souvent drôles, rendent le livre vivant, ce qui permet d'en oublier la relative longueur. Joey Goebel est un auteur que je relirai avec plaisir je pense.

Et la couverture alors ? La couverture ne me semble pas très très parlante, et même après avoir lu le livre, je la trouve un peu quelconque et pas très joli.. J'ai apprécié la photo de l'auteur en 4ème, c'est sympathique de pouvoir mettre un visage sur un auteur qu'on ne connait pas.  Le gros volume fait que la tranche s'est cassée à la lecture, même en étant très soigneuse (bouh...). 

En conclusion ? J'ai passé un excellent moment en compagnie de Blue Gene et de sa famille un peu "à part". J'ai apprécié ce roman par son humour, noir, par son contexte et ses personnages. Le style de l'auteur m'a beaucoup plu et les 585 pages se laissent découvrir sans difficultés. Une belle balade dans le fin fond des Etats-Unis...

Pourquoi ce livre ? Parce qu'il était proposé gentillement en partenariat par Bibliofolie et les éditions Héloïse d'Ormesson. Je les remercie grandement pour cette délicieuse découverte. 

Et sinon ??? Puisqu'on en parle... Le livre se passe dans une contrée ressemblant étrangement au Kentucky natal de l'auteur... Dans le doute, je l'inscrirai en auteur (parce que je suis sure pour le Kentucky) pour le challenge 50 billets ....

50 états

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