Le rendez-vous de Tokyo, de Catherine Brai - Masse Critique Babelio
Parution le 9 septembre 2019, traduction :
La quatrième de couv' : Agnès, jeune professeur tout juste diplômée de philosophie et mariée depuis peu rejoint son mari Max au Japon après deux mois d’absence. Elle donne six heures de cours à l’Institut français de Tokyo et découvre, ébahie, une ville, un pays et des habitants dont la vie est à l’opposé de celle de la France. Nous sommes au début des années 70. Tout à Tokyo apparaît à Agnès mystérieux et longtemps incompréhensible sauf la véritable vénération que les Japonais portent à la France et aux Français. Nous avons la réputation d’être tous beaux, élégants et romantiques. Les mâles de l’Hexagone, installés au Japon en profitent. Agnès elle-même suscite beaucoup d’émois, néanmoins difficiles pour elle à deviner derrière les paupières et les têtes baissées. Max, surchargé de travail selon ses dires, la pousse à fréquenter ses collègues masculins. Ensemble, ils forment un groupe sympathique et ils aiment échanger leurs connaissances sur le Japon... (Babelio)
L'histoire/Le sujet : Agnès a donc suivi son tout jeune mari jusqu'à Tokyo dans les années 70. Les jours passent et la vie s'installe, beaucoup plus avec ses amis qu'avec son mari, avec lequel elle vit surtout une sorte de colocation amicale... Au fil des rencontres et des découvertes, sa vision de la vie changera ...
Le style : Très simple et agréable, ce roman se lit très vite. Les chapitres sont courts, direct, chacun tourné vers une page de vie ou un événement particulier.
Et la couverture alors ? Japanisante, simple et belle ...
En conclusion ? J'ai choisi ce livre lors de la dernière opération Masse critique parce que son titre m'a plu (je suis toujours un peu tourné vers Tokyo, 6 mois après notre voyage...). Je ne regrette pas.
Dès le début du roman, on est plongé dans la vie tokyoïte à la fois tourbillonnante et posée, pleine de politesse et de sagesse, mais aussi de solitude. Agnès est une héroïne forte et qui à aucun moment ne semble souffrir de sa situation particulière, au contraire : elle profite de chaque instant et fait preuve de beaucoup de sagesse elle aussi. Son mari ne veut pas partir en week-end ? Il l'incite à le faire quand même ? Elle le fait. Elle a l'opportunité de donner des cours à plusieurs endroits : elle le fait. Tout cela semble d'un naturel total, alors que l'on doit tout de même se situer 40 ans en arrière, et que je ne suis pas sure que tout cela était si évident à l'époque.
Quand on lit ce roman, on retrouve tout ce qui fait à la fois le charme et le fait d'être dérouté par la culture japonaise. Tous ces non dits, cette politesse extrême, cette sagesse, qui peuvent aussi bien apaiser qu'agacer. On se rend compte que les choses n'ont pas énormément changées depuis quarante ans visiblement, et que cette culture reste constante malgré les changements importants de la vie.
Bref, j'ai beaucoup apprécié la lecture de ce court roman, qui ressemble beaucoup à un témoignage, et qui nous plonge dans un Japon pas si lointain avec les yeux de l'Europe. Une lecture parfois drôle, parfois émouvante ou poétique, mais toujours très agréable.
Pourquoi ce livre ? Proposé lors d'une récente édition Masse Critique, le résumé me semblait interessant. Merci à l'équipe Babelio et aux éditions 5 sens pour leur confiance.