Le BGG, de Roald Dahl : un livre, et un film ...
Critique mixte aujourd'hui, puisque durant le même mois, j'ai lu le roman et vu son adaptation cinématographique...
Parution 16 juin 2016 (pour cette édition), traduction de Jean-François Ménard
La quatrième de couv' : Sophie ne rêve pas, cette nuit-là, quand elle aperçoit de la fenêtre de l'orphelinat une silhouette immense vêtue d'une longue cape et munie d'une curieuse trompette. Une main énorme s'approche et saisit la petite fille terrifiée pour l'emmener au pays des géants. Mais heureusement, Sophie est tombée entre les mains d'un géant peu ordinaire : le Bon Gros Géant, qui se nourrit de légumes et souffle des rêves dans les chambres des enfants...(Livraddict)
L'histoire/Le sujet : Quand une jeune orpheline découvre par hasard un monde de géant aux abords très inquiétants, on s'attend très vite à des aventures fantastiques. Surtout lorsqu'on ouvre un roman de Roald Dahl... Sophie s'attache très vite à ce Bon Gros Géant plus bourru que méchant, et découvre son univers à la fois merveilleux et effarant. La suite ... à vous de la découvrir...
Le style : Le style de Roald Dahl, très accessible mais aussi très poétique, qui se laisse lire très vite, sans être trop enfantin. Fort agréable. De plus, ce roman regorge de langage inventé, mots valises ... qui sont le mode de communication même du BGG. J'ai d'ailleurs lu un très intéressant article sur cela dans le Lire hors série sur Roald Dahl .... Le travail de traduction d'ailleurs est très bien mené.
Et la couverture alors ? L'une des célèbres illustrations de Quentin Blake. Je ne suis pas particulièrement fan de ces dessins, mais je sais que la colaboration Dahl/Blake a une grande importance dans l'oeuvre de l'auteur, et je le respecte. De nombreuses illustrations émaillent le texte de ce roman.
En conclusion ? J'ai pris un grand plaisir à découvrir ce roman (je voulais l'avoir au moins commencé avant de voir le film, pour m'en faire une vrai idée). Comme souvent dans les romans de Roald Dahl, réel et imaginaire font très bon ménage, et ce BGG ne déroge pas à la règle. De nombreux thèmes sont sous jacents au fil du récit, de la tolérance et l'acceptation de la différence, la solitude, l'importance des rêves dans la construction de l'imaginaire (et on peut en voir tant d'autres !). L'humour est omniprésent, à la limite du non-sense que j'apprécie tant, dans les scènes avec la reine d'Angleterre... On passe un très bon moment au fil de ces pages qui se laisent dévorer sans modération.
Bref, je suis très étonnée de ne pas avoir découvert plus tôt les aventures de ce Bon Gros Géant, qui est si attachant, et de cette jeune orpheline (qui a le bon goût de se prénommer Sophie :D ) ... J'ai beaucoup apprécié cette lecture pleine d'humour et de sentiments.
Pourquoi ce livre ? Parce que je voulais absolument l'avoir lu (ou au moins commencé) avant de voir le film de Spielberg dont je vais parler maintenant.
Steven Spielberg - 2016
Le synopsis : L'incroyable histoire d'une petite fille et du mystérieux géant qui va lui faire découvrir les merveilles et les dangers du Pays des Géants. Mais lorsque les méchants géants dévoreurs d'hommes envahissent le monde des humains, la petite fille, la reine d'Angleterre et le Bon Gros Géant (le BGG) se lancent dans une grande aventure afin de les arrêter...(Source : Allociné)
L'histoire : Sophie est une jeune orpheline, un peu abandonnée à elle-même dans un orphelinat où la directrice est plus intéressée par ses magazines que par les enfants. Sophie ne dort pas la nuit, et se promène dans les couloirs de l'orphelinat. Elle aperçoit par la fenêtre ce qu'elle n'aurait jamais dû voir : un géant qui a une activité bien étrange. Désormais, sa vie sera irrémédiablement modifiée : le géant ne peut la laisser derrière lui, puisqu'elle l'a vu. Il l'enlève donc ...
Les acteurs : La jeune Sophie est interprétée par Ruby Barnhill, qui fait ici des débuts plutôt intéressant. Les géants sont intégrés en capture de mouvements, mais je me suis demandé pendant un bon moment si le BGG n'avait pas un peu des traits du (très) regretté Robin Williams. Visiblement, je me trompais, ce sont ceux de Mark Rylance. Et l'on retrouve Penelope Wilton (alias Isobel Crawley), dans le rôle de la Reine. Un casting sympathique, avec des acteurs assez peu connus (par moi, du moins :) ) .
L'image/ la technique : Les géants sont donc réalisés en motion capture... J'avoue que j'avais quelques inquiétudes face à cela, je n'ai par exemple pas du tout apprécié Le Pôle express (alors que j'adore l'album dont ce film est tiré). Certes, la technique a évolué depuis 2004. Mais je pense que l'utilisation de cette technique, et son inclusion dans le reste du film, est faite beaucoup plus fluidement, même lorsque l'on voit une dizaine de géants à l'écran. Tout cela pour dire que j'ai trouvé l'ensemble plutôt réussi, et que l'image, les couleurs, les effets sont plutôt beaux. Un (tout) petit hic cependant : quand le géant est avec ses bocaux à rêves, pourquoi certaines étiquettes n'ont pas été traduites en français ? Dommage ...
Le son : Une bande son efficace et assez discrète, de John Williams (ok, j'avoue, pour ceux qui l'ignore encore : je suis une inconditionnelle ...).
Un personnage coup de coeur ? J'aime assez le BGG, mais j'aime surtout beaucoup le personnage de la Reine, très zen malgré tout ce qui peut se passer.
Une scène particulière ? La scène de la chasse aux rêves, très belle et pleine de poésie...
Alors, en conclusion, je dirai .... que j'ai passé un très agréable moment en allant voir ce film. D'accord, j'aime les films de Spielberg, la musique de John Williams, les romans de Roald Dahl, j'étais déjà bien partie. Mais j'avais peur d'être un peu déçue, par la motion capture en premier lieu, et par une adaptation trop libre de l'histoire de départ. Certes, l'histoire est adaptée. Mais assez légèrement je trouve. Certains passages sont légèrement transformés pour les rendre plus visuels, ou un peu plus long (quand les géants "jouent avec" le BGG). Certains décors ne correspondent pas tout à fait au roman (la maison du BGG par exemple, me semble bien plus "magique" que dans le livre). Mais dans l'ensemble, l'esprit de Roald Dahl est là, et on l'aime ce BGG....
Bref, un bon film, un bon moment de détente, qui est venu joliment compléter la lecture d'un excellent roman jeunesse.