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J'suis pas Super Mam'...
22 septembre 2015

Le rapport de Brodeck, de Philippe Claudel

le rapport de Bordeck  

Parution 2007, traduction de 

 

 

La quatrième de couv' Le métier de Brodeck n'est pas de raconter des histoires. Son activité consiste à établir de brèves notices sur l'état de la flore, des arbres, des saisons et du gibier, de la neige et des pluies, un travail sans importance pour son administration. Brodeck ne sait même pas si ses rapports parviennent à destination. Depuis la guerre, les courriers fonctionnent mal, il faudra beaucoup de temps pour que la situation s'améliore. 'On ne te demande pas un roman, c'est Rudi Gott, le maréchal-ferrant du village qui a parlé, tu diras les choses, c'est tout, comme pour un de tes rapports.' Brodeck accepte. Au moins d'essayer. Comme dans ses rapports, donc, puisqu'il ne sait pas s'exprimer autrement. Mais pour cela, prévient-il, il faut que tout le monde soit d'accord, tout le village, tous les hameaux alentour. Brodeck est consciencieux à l'extrême, il ne veut rien cacher de ce qu'il a vu, il veut retrouver la vérité qu'il ne connaît pas encore. Même si elle n'est pas bonne à entendre. (Livraddict)   

 

L'histoire/Le sujet : Brodeck coule des jours paisibles dans ce village isolé de l'est de l'Europe. Depuis son retour, il veille sur les femmes de sa vie, Fédorine, qui a toujours veillé sur lui, Emelia, qu'il aime comme au premier jour malgré tout, et la petite Poupchette, pleine de vie ...   Il a vécu des choses terribles durant sa déportation, mais elles aussi, au village. C'est ce qu'il va découvrir, petit à petit, alors qu'il doit relater un tout autre évènement dans le rapport qui lui a été demandé...  

Le style :  Roman à la première personne, on y plonge tout de suite grâce au style. Le personnage nous parle, nous raconte, et même la plus dure des cruautés prend des aspects poétiques sous la plume de Philippe Claudel. Un très beau style.     

 Et la couverture alors ?   Un tableau de Roger Toulouse, Le jeune Homme de l'Hospice (1947), qui nous rappelle un Brodeck  brisé par tant d'épreuves. 

 En conclusion ?  Sans voix... Je suis resté sans voix après avoir fermé ce livre. Tout de suite hapée par le récit de Brodeck, on découvre sa vie et son histoire petit à petit, sous une plume pleine de poésie. Il est impossible de rester insensible à ce personnage touchant, qui traverse chaque épreuve avec un regard plein de bonté face aux pires horreurs. Il est impossible de ne pas éprouver de terribles sentiments pour tous ceux qui, face à lui, les commettent et s'en justifient.  Brodeck ne peut que constater la lacheté des hommes en diverses circonstances, et suit son chemin malgré tout, pour ces trois femmes qu'il aime, et peut-être parce qu'il espère croire encore en l'homme.
Ce roman est dur. Mais malgré tout, l'auteur a su faire passer de très nombreux sentiments sous la plume de son personnage, sans jamais qu'il ne se montre juge des actes des autres. Il en reste le témoin, le conteur, et porte toute l'histoire sur ses frêles épaules. 
Ce livre m'a touché et ému, il m'a montré qu'on pouvait dire et écrire énormément de choses avec une certaine économie d'effets. On en sort marqué ... 

 Pourquoi ce livre ?  Parce qu'on me l'a prêté. J'en avais entendu parler, mais sans m'y arrêter. Merci Mathilde de me l'avoir mis dans les mains !    

 

Ce livre entre dans le(s) challenges :  Mille bornes livresque

 milleborneslivresque

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