L'histoire : Au cinquième jour de la sanglante bataille d'Iwo Jima, cinq Marines et un infirmier de la Navy hissent ensemble le drapeau américain au sommet du Mont Suribachi, tout juste repris aux Japonais. L'image de ces hommes unis face à l'adversité devient légendaire en l'espace de quelques jours. Elle captive le peuple américain, las d'une guerre interminable, et lui donne des motifs d'espérer. Pour mettre à profit cet engouement, les trois "porte-drapeaux" sont livrés à l'admiration des foules. Leur nouvelle mission : servir leur pays en vendant les précieux Bons qui financent l'effort de guerre. Le laconique John "Doc" Bradley, le timide Amérindien Ira Hayes et le fringant Rene Gagnon se prêtent au jeu avec un dévouement exemplaire. Ils sillonnent sans relâche le pays, serrent des milliers de mains et prononcent des allocutions. Mais, en leur for intérieur, une autre bataille se livre... (Allocine.fr)
Depuis très longtemps dans notre "DVD - Blu Ray thèque", nous n'avions toujours pas regardé ce film de Clint Eastwood, qui pourtant nous avait assez tenté pour qu'on l'achète "à l'époque" (comme dirait le p'tit loup, pour toute chose passée, d'il y a 1 mois à 150 millions d'années ;o)) . Bref, l'occasion d'une soirée de vacances a été trop belle pour la manquer : nous voilà installés pour ce voyage dans le Pacifique... mais "pas que"...
Je ne savais pas exactement de quoi allait parler ce film, si ce n'est de guerre du Pacifique. Et de guerre, il en est franchement question. Après une ouverture assez terrible à mes yeux (pas autant que le choc des 20 premières minutes du Soldat Ryan, mais pas mal quand même), l'intrigue se noue. Et l'on suit alors le parcours chaotique de ces "héros" bringueballés au travers des Etats Unis, afin de relancer l'effort de guerre et permettre aux Etats Unis de conclure le conflit.
Le film est construit sur l'alternance des scènes de guerre et de ce périple. Le basculement est habile de l'Amérique à Iwo Jima, les flashs se transformant souvent en flashbacks. On ne se perd pas en route, et la voix off du narrateur, interviewant les protagonistes bien longtemps après, permet de suivre sans soucis. Mis à part la scène d'ouverture, il y a assez peu de scènes très guerrières et sanguinolentes. Mais la tension reste très présente tout au long du film : à Iwo Jima, car on ne connait pas le dénouement de cet assault particulier, sur un rocher de rien au milieu de l'océan, en Amérique ensuite, où les héros sont baladés et utilisés par des politiciens sans scrupules qui ne souhaitent que "faire de l'argent" au mépris du bien être, voir de la santé de ces hommes et de leur famille.
J'ai beaucoup aimé les acteurs de ce film. J'ai été agréablement surprise de la prestation de Ryan Phillip (que j'associe inconsciemment à des films pour ados vus il y a bien longtemps). De même Jamie Bell a bien grandit depuis Billy Elliott. Neal Mc Donough me fait toujours aussi peur, avec son regard transparent et ses cheveux presque blancs.... Je ne cite ici que ceux que je connais le plus, mais le casting est long, et très bon !
L'image est impeccable, comme souvent chez Monsieur Eastwood. Le jeu des lumières met en valeur les détails qui rendrons une scène presque ordinaire beaucoup plus spéciale. La musique est magnifique, composée d'ailleurs par le réalisateur lui-même. Un très bel ensemble pour un film prenant.
J'ai beaucoup aimé ce film, dont le titre original Flags of our fathers, est bien plus évocateur encore. Basé sur la mémoire, les souvenirs étant le fil conducteur de toute cette histoire, c'est aussi et surtout sur la manipulation de l'image, sur toute la question du devoir, et il montre un côté de la guerre beaucoup moins médiatisé, et qui mérite d'être également connu pour comprendre. Mais ce n'est pas tout, car Clint Eastwood ne s'est pas arrêté à ce message. Il a également tourné un film relatant le même fait historique, mais du point de vue des japonais cette fois : Lettres d'Iwo Jima. Il nous attend sur nos étagères - enfin dans nos cartons en ce moment - et il va falloir vite mettre fin à cette attente.